- CAMPINE
- CAMPINECAMPINESituée au nord-est de la Belgique entre la rivière Dyle et la frontière néerlandaise, la Campine s’étend sur la plus grande partie des provinces d’Anvers et du Limbourg. À l’est, c’est un plateau sableux d’environ 100 mètres d’altitude, protégé contre l’érosion par un placage de cailloutis grossiers, probablement déposé par la Meuse quaternaire. À l’ouest, au voisinage d’Anvers, ces mêmes sables mio-pliocènes donnent un paysage de basses collines et parfois de dunes. Région siliceuse et marécageuse, particulièrement infertile, la Campine était à l’état naturel une lande de bruyère et de bouleaux, une sorte de Sologne belge. La mise en valeur n’a guère commencé qu’au milieu du XIXe siècle, d’abord par des boisements, surtout de pins sylvestres, puis par l’agriculture. Les landes et étangs ne couvrent plus de nos jours que 13 p. 100 de la superficie, les forêts 31 p. 100; le reste est cultivé: seigle, avoine, navets, pommes de terre et prairies temporaires pour l’élevage bovin. À cela s’ajoutent un élevage industriel de poulets et une horticulture très développée (fraises).Au XXe siècle, l’industrialisation a été favorisée par plusieurs facteurs:– la découverte en 1901 du second bassin houiller belge, à une profondeur de 500 à 600 mètres seulement; le charbon était peu faillé, de bonne qualité, facile à extraire. À son maximum, la production a atteint 10 millions de tonnes; en 1994, les mines de charbon sont toutes fermées; leur démantèlement progressif a mis au chômage des milliers de travailleurs;– le creusement du canal Albert, d’Anvers à Liège, accessible aux bateaux de 2 000 tonnes et qui est devenu un grand axe industriel régional;– le peuplement relativement clairsemé du fait de la colonisation tardive, qui ne s’opposait pas à l’installation d’industries polluantes ou dangereuses (raffinage des métaux non ferreux et traitement de l’uranium à Olen, implantation d’un centre de recherche nucléaire à Mol);– l’accroissement démographique le plus fort de toute la Belgique en raison de la jeunesse de la population et d’une forte natalité, accroissement qui, malgré un certain ralentissement depuis les années 1980, impose la création de nombreux emplois;– l’achèvement de l’autoroute Anvers-Eindhoven-Ruhr qui s’ajoute à l’autoroute Anvers-Hasselt-Liège.Aussi les industries sont-elles nombreuses: à l’est, mécanique, chimie, industrie pharmaceutique autour de Hasselt, montage d’automobiles à Genk (la plus grande usine Ford après celle qui est implantée en Allemagne, qui emploie de 12 000 à 15 000 personnes); traitement des métaux au centre; à l’ouest, taille des diamants à Anvers, constructions électriques à Turnhout et dans la zone d’influence d’Anvers. Genk, simple village en 1900, est devenu la plus grande ville campinoise (61 765 hab., estimation de 1993), qui accueille une très nombreuse immigration turque et marocaine. À Geel, au nord du canal Albert, il faut noter la réussite d’un grand parc industriel créé dans les années 1960. En outre, dans le nord de la Campine, des migrations quotidiennes ont lieu entre la Belgique et les Pays-Bas. Par un curieux renversement de situation, la Campine, presque vide en 1840, est aujourd’hui, malgré la crise qui l’affecte, une des régions les plus dynamiques du royaume.Campine(en flam. Kempen) plaine du N. de la Belgique (Limbourg), se prolongeant aux Pays-Bas. La forte urbanisation autour de l'import. bassin houiller situé à l'est ainsi que la présence d'Anvers ont provoqué son développement agricole (fertilisation des sols sableux): élevage laitier, cultures maraîchères. Industr. métall. et chim.; centrale nucléaire de Mol.⇒CAMPINE, subst. fém.A.— GÉOL. ,,Plaine dont le sol est généralement siliceux, sableux ou caillouteux, et porte souvent des landes ou des résineux`` (PLAIS.-CAILL. 1958).B.— ZOOTECHNIE. Petite poularde fine élevée sur ces terres (cf. P. VIALAR, Le Fusil à deux coups, 1960, p. 56).Prononc. et Orth. Dernière transcr. ds DG : kan-pin'. Ds Ac. 1740-1932. PLAIS.-CAILL. 1958 donne aussi la graph. champigne. Étymol. et Hist. 1703 « poularde fine » (HAMILTON, lettre du 5 mai, Œuvres, éd. 1825, I, p. 392 d'apr. G. Esnault ds Fr. mod., t. 11, p. 209). De Campine, nom d'une région de la Belgique d'où cette race de poules est originaire (v. FEW t. 2, 1, p. 155). Bbg. BISE (G.). Gloss. du fr. région. ds la Haute-Broye fribourgeoise. Archivum romanicum. 1939, t. 23, p. 294.
Encyclopédie Universelle. 2012.